Entretien

Publié le 06/11/2008

Luc Brunschwig, au sujet de "Holmes"

« Au début, il y avait la passion que Cécil et moi partagions pour l’univers de Sherlock Holmes et pour un personnage trop souvent ridiculisé ou affadi par les multiples interprétations qui en ont été données : le docteur Watson. Nous avions envie de montrer que le docteur était capable de rivaliser avec son ami le détective, mais à sa façon, plus humaine, plus tâtonnante… Nous allions donc le confronter à un mystère… mais lequel ?

C’est alors qu’est venue l’idée de lancer Watson sur la piste de la seule énigme qu’il ait jamais eu envie de résoudre : celle de Holmes lui-même. Comprendre les raisons de cette personnalité hors norme, découvrir pourquoi l’enfant surdoué d’une riche famille anglaise vouée à l’intelligence a décidé de combattre le crime plutôt que de briguer de plus hautes fonctions.

Et puis, en avançant dans notre envie, nous avons découvert un champ d’exploration politique et social passionnant : celui de l’Angleterre Victorienne. Ce monde, dans lequel la famille de Holmes est très impliquée, nous a semblé étrangement proche des réalités de notre époque : capitalisme triomphant, pauvreté extrême, ville tentaculaire broyant les âmes et les corps…

C’est tout un monde, condamné à l’abîme, que nous découvrirons en avançant dans l’enquête de Watson. Or, nous savons que ce monde a fini par évoluer, trouver de nouvelles voies, même si celles-ci ne furent qu’éphémères et bien souvent effrayantes, dans notre XXe siècle. Nous y avons vu un espoir, réel, d’un changement possible pour nos sociétés qui ne voient plus que par le discours unique de nos politiciens. »

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