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Six ans après Lucille, Renée interrogera, dérangera et bouleversera autant ses lecteurs. Un récit âpre, violent, sans concession, tout en justesse, pudeur et émotion. Ludovic Debeurme ne joue pas le jeu du pathos ou du désespoir, au contraire, il met en lumière la subtilité et la complexité des sentiments humains, et il sait faire surgir l’énergie, la tendresse et l’amour qui permettront à ses personnages en perdition de renaître. Une pièce majeure de la bande dessinée. |
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Quelques mots de Ludovic Debeurme... "En ce qui me concerne bien-sûr, chacun sa voie, et bien-sûr elle évolue dans le temps. Lorsque tu pars sur un récit de 450 pages, et qu'en plus tu mets 5 ans pour le réaliser (j'ai fait entre temps 3 autres livres), il est évident que celui que tu étais 5 ans auparavant n'est plus tout à fait le même, et j'éprouve la nécessité de faire évoluer l'histoire, les personnages, au gré de ces changement personnels. Me figer dans un scénario préétabli et fermé serait pour moi à la fois d'un ennui terrible, mais surtout m'empêcherait d'y apporter mes sentiments les plus actuels, et de fait être au plus juste de ce que j'ai à dire. Cependant un scénario appelle a des expériences vécues mais aussi aux moments moins connus de notre histoire symbolique, les ruptures affectives qui nous construisent baignent entre ce que l'on sait et ce que l'on a oublié, entre ce que l'on peut voir et ce qui reste hors de notre portée. C'est ce qui doit remonter. Ecrire à l'avance tel ou tel passage, qu'on sent plus ou moins consciemment faire appel à des moments clés de notre histoire personnelle, c'est aussi se préparer à les revivre, ou tout du moins à y porter une nouvelle lumière. Et là ce n'est pas que l'humeur du moment qui compte, c'est surtout comme un travail d'actor studio, une façon de puiser là où ça se passe."
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Lucille est retournée vivre chez sa mère. L’anorexie semble être un mauvais souvenir, mais ses démons du passé n’en continuent pas moins à la hanter. L’absence du père, parti du jour au lendemain lorsqu’elle avait 11 ans, est toujours une souffrance, et les quelques explications arrachées à sa mère ne la réconfortent pas. Et il y a aussi l’absence d’Arthur, qui est en prison, pour meurtre. Il lui manque terriblement et les quelques visites qu’elle peut lui rendre au parloir ne comblent pas ce vide. Pour Arthur, l’horreur du monde carcéral est rude à supporter. La cohabitation avec les autres détenus, d’authentiques durs à cuire, impitoyables entre eux, est d’une grande violence psychologique. « Tous les mecs ici sont des sacrés connards ! Leur cède rien, sinon tu t’fais bouffer… » Quand Eddy, son pote de cellule, est remis en liberté, il est remplacé par Denis. C’est un homme effacé, servile, maniaque proche du TOC. Il affirme être en prison pour fraude fiscale, la rumeur chez les détenus parle de pédophilie, et ils choisissent Arthur pour être leur glaive... Et puis, il y a Renée, une jeune fille de l’âge de Lucille. Elle aussi n’est pas douée pour la vie, sans doute son enfance a-t-elle tout abimé. Angoissée, toujours insatisfaite, ne voyant que la laideur du monde, même l’amour de son jazzman ne peut la rassurer. Faut dire que si ce n’était la musique de sa trompette, jamais elle ne l’aurait remarqué ; elle trouve qu’il est le plus laid des humains. C’est Arthur, sans la connaître, qui lui rendra sa liberté, celle d’être heureuse de vivre. C’est Renée, qui sauvera Lucille d’une énième chute...
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